Drôle de constater à quel point les gens considèrent l’argent comme étant quelque chose de péjoratif. Pourtant l’argent, c’est rien et c’est tout à la fois. Simplement une représentation unique des mille facteurs qui définissent les échanges entre les individus. Pour bien comprendre l’argent, il ne faut jamais oublier tout ce qu’il cache, l’infinité de ce qu’il représente. C’est la clé, la seule.
(économiste ou philosophe, je ne sais trop…)
Je pense que ça a un lien avec notre bon vieux fond judéo-chrétien.
La plupart des entrepreneurs queje connais ont beaucoup moins de mal à parler d’argent, en ayant davantage une perception basée sur son utilité plutôt qu’en tant qu’objet en soi. Sans tomber dans la vulgarité ou l’étalement inutile de leur fortune, mais simplement pour comparer des comparables.
C’est vrai que l’argent n’est pas un sujet très noble au yeux de certaines personnes qui pensent peut-être que ce « moyen » prend une importance démesurée pouvant même éclipser certaines « fins »… Quand l’argent devient un but en soi plutôt que d’être un potentiel (ce que tu semble appeler « l’infinité de ce qu’il représente »), cela peut générer des choix parfois difficiles à comprendre d’un point de vue humaniste.
« Simplement une représentation unique des mille facteurs qui définissent les échanges entre les individus. »
Vraiment? Il me semble qu’une foule de types d’échanges interpersonnels dépendent de facteurs ne pouvant pas être représentés par l’argent. Il manque sûrement un qualificatif à côté du mot « échanges »…
Tu sais, tu peux très bien être à la fois économiste, philosophe et même humaniste si tu veux. 😉
Nathalie: pour l’économiste néo-libéral, tout se monétarise… Je cite souvent l’exemple de ce cher professeur de Finances publiques qui commençait son cours en demandant aux étudiants la « valeur d’une vie humaine », et qui malgré les protestations de pseudo-humanistes finissaient par prouver aisément que pour nos gouvernements elle se situe entre 100 000 $ et 4 M$: pourquoi laisserions nous des routes se croiser si la vie humaine avait une valeur infinie….
Si on va par là, avec des champs de distorsion tout peut aussi s’humaniser à outrance… « Well, let’s say you can shave 10 seconds off of the boot time. Multiply that by five million users and thats 50 million seconds, every single day. Over a year, that’s probably dozens of lifetimes. So if you make it boot ten seconds faster, you’ve saved a dozen lives. That’s really worth it, don’t you think? » – Steve Jobs
Je sais que l’économiste néo-libéral peut arriver à associer des valeurs monétaires à toutes sortes de choses, mais quand je parle de « facteurs qui définissent les échanges entre les individus », je pense aussi à l’amitié, à l’affection, aux liens familiaux, à la curiosité, aux rêves, aux désirs, aux blessures du passé, aux peurs, aux souffrances, à l’empathie, etc.
Je ne crois pas que l’argent puisse servir de « représentation unique » pour mesurer la valeur de ces facteurs irrationnels. Peut-être que l’argent peut acheter des silences, des trahisons, des flatteries, mais les échanges entre les individus, c’est bien plus que ce qui est observable…
En psychosocial, on parle souvent du rapport coûts-bénéfices dans les dynamiques inter-personnelles, mais il est rarement question d’argent…
J’oubliais…
« … pourquoi laisserions nous des routes se croiser si la vie humaine avait une valeur infinie…. »
Voir si les vrais explorateurs se seraient contenté de routes parallèles!?! La valeur du gain qui nous fait prendre des risques n’est pas que monétaire.
Je ne dis pas qu’il y a des facteurs qui ont une valeur infinie (même la vie humaine peut avoir une valeur négligeable pour certaines personnes dans certains contextes), je dit seulement que la valeur des facteurs n’est pas toujours objectivement mesurable ni monnayable.