Mon lointain et non-complété mémoire de maîtrise en économique devait porter sur la tarification des inforoutes, et principalement sur les problèmes de congestion. La base est simple, selon la théorie, le prix est égal au coût marginal: une fois la bande passante en place (et payée), envoyer un ou plusieurs bits dessus ne coûte pas plus cher (prix = 0). Jusqu’à ce qu’il y ait de la congestion. À ce moment, le coût d’envoyer un paquet de plus dans le tuyau est égal au coût de ralentissement des autres…
Plusieurs brillants économistes (dont Varian, à l’époque à Berkeley, et aujourd’hui économiste en chef chez Google) ont développés (à ma place!) des modèles complexes (le site est pratiquement pareil à ce que je consultais en 1993!) pour des encans en temps réel, où chaque paquet a un budget pour se rendre à bon port à vitesse maximale et où les routeurs du réseau deviennent de miniatures postes de péage. Un paquet de courriel n’étant pas pressé, il ne payera pas très cher pour accélérer son trajet, mais un paquet de téléphonie payera pour passer avec tout le monde et ne pas être ralenti. Ce sont des modèles théoriques fascinants.
Tout ça pour dire que ça rejoint habillement le brevet d’Apple pour s’affranchir des fournisseurs de téléphonie cellulaire. Modèle qui fonctionne sans doute beaucoup mieux dans les pays où il y a une véritable concurrence et plus d’un fournisseur de services GSM (donc pas au Canada). La beauté de ce modèle explique fort probablement pourquoi les compagnies de téléphones sont si généreuses avec Apple. Le mécanisme d’encan en temps réel proposé viendrait rapidement à bout des marges de profit de ces compagnies. Apple aurait même avantage à partager ce brevet avec Google et toutes les autres compagnies prisonnières de la logique des entreprises de téléphone.
Décroché à « marginal ».