Du 7 jours et de La Semaine…

Éternelles questions, lundi matin dernier, sur ce qui permet la formation d’une communauté dans une organisation. Toujours cette vision technocentriste que la plateforme fera la communauté. C’est rarement le cas.

Pourquoi les gens viennent et reviennent sur Facebook? Pourquoi Digg et Slashdot fonctionnent? Pourquoi des tonnes d’organisations ont des forums, des intranets, des extranets, des blogues et des communautés qui sont amorphes et abandonnés? Parce que les concepteurs ont pensé «build them and they will come». Mais c’est le fait de ne les construire QUE technologiquement qui a fait l’échec.

Et là, on va blâmer le choix de plateforme, le choix des outils. On va dire que des forums, ça ne fonctionne pas, que des blogues, ça prend du temps, etc. et souvent qu’on s’est trompé d’outil.

Mais avouons-le donc une fois pour toutes, l’outil n’y est pas pour grand-chose. Bâtir une communauté, ça vient d’ailleurs, ça vient de l’intérêt que les gens ont à y revenir, de ce qu’ils y trouvent.

Alors, jouons le jeu, animons les communautés avec ce qui fonctionne, le potin, le social, le bitchage amical. Après ça, trouvons les outils. C’est ce qui fait le succès des communautés. Les passions et le potinage. C’est l’approche La Semaine et 7 jours, parce que le vrai social, c’est ça. Une fois que les gens sont dans la communauté, même pour ces raisons futiles, on pourra faire les choses sérieuses ensemble.

C’est la différence fondamentale avec la croisssance (trop) lente de Linked In et l’explosion rapide de Facebook.

4 réflexions sur « Du 7 jours et de La Semaine… »

  1. Preuve : les plateformes qui ne fonctionnent que dans certains pays, comme orkut, pas assez futile et passionné en dehors du Brésil. J’irai jusqu’à dire que ça prend une forme de chance aussi, ça doit être difficile à modéliser, comme l’effet papillon de Lorenz.

  2. C’est rare que ça arrive, mais je ne suis pas d’accord avec toi.

    En fait, je suis d’accord avec la première partie, les outils sous-jacent ne sont pas si importants (tant qu’on ne se retrouve pas avec une technologie cul-de-sac). J’ai souvent conseillés à des gens de faire « juste un blog ». Si vous êtes capable d’animer un blog avec une communauté de comentateurs actifs, vous êtes déjà pas mal avancé dans votre processus de création de communauté.

    Par contre, ou je m’oppose, c’est à ta seconde partie. Je pense que l’intention et les objectifs d’une communauté sont ce qui la construit et la garde forte et en santé pendant des années. On pourrait certainement penser qu’un demi-succès de sous communauté dans un facebook florissant c’est pas mal mieux qu’un trois-quart d’échec sur une autre plateforme, mais je crois que ça ne construit que des communautés temporaires. La seule chose que FB a réussi d’ailleurs c’est de créer des identités fortes parce que leur système en est un ou les deux « objets sociaux » principaux sont l’individu et ses relations (social graph). Ça c’est très réussi. Mais les outils de construction de communautés sont faibles comparés à d’autres. Si on veut une communautés de photographes et de discussions sur la photographie, ça prends des mécanismes spécifiques à ce type de communauté (Flickr). Si on veut une communauté de discussion, ça prends des mécanismes qui facilitent l’organisation des discussions (Metafilter, Slashdot, pssst).

    Ce ne sont pas que les seuls éléments à considérer, mais c’est fondamental selon moi les objectifs/intentions d’une communauté.

    Voilà, c’était mes deux cennes (américaines pour cette semaine).

  3. Faut voir Facebook comme un OS. Adobe pourrait faire un meilleur Photoshop avec leur propre OS, carte graphique, etc., mais c’est plus sensé d’utiliser la communauté existante Mac et Windows et de pouvoir faire parler Photoshop avec d’autres applications. Je crois qu’on va avoir juste 3, 4 communautés : Facebook, Yahoo!, Google. Flickr sera vu comme une application de la communauté Yahoo! Les petites communautés seront obligées de lier leurs usagers à ces monstres sociaux pour survivre je pense, sinon ce sera comme ne pas être indexé.

  4. Je devrais nuancer (car y’a pas de raison que Sylvain soit pas d’accord avec moi!!!). Mon point sur la construction des communautés c’est que dans l’échec les gens ont trop souvent le réflexe de blâmer la technologie.

    Je suis prêt sans problème à ajouter les objectifs/intentions aux éléments qui font le succès de la communauté. Il y a donc:
    – objectifs/intentions (en premier)
    – motivation sociale (identité forte, information motivante)
    – mécanismes technologiques (adaptés)

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