À voir les « réseaux sociaux » ces temps-ci, j’ai l’impression que la notion de nuance existe de moins en moins. Même des gens que je respecte énormément me semblent possédés par des « spins » qui leur font ombrage à mes yeux (d’un côté comme de l’autre). Tels des trolls dotés d’une ligne de partie.
D’où ma réflexion de ce soir, et ce goût de partager quelque chose d’un peu plus songé. On entend souvent certains dire que les gens partagent trop sur les réseaux sociaux, qu’ils y exposent, sans gêne, leur renseignement personnel, leurs futilités quotidiennes, leur ego disproportionné ou leurs opinions qui n’intéressent personne. Tout cela est vrai, mais rien de cela ne constitue l’essence de l’appréciation que je fais de ces réseaux et des gens que j’y fréquente.
Ce ne sont ni les mots de ces personnes ni la toile qui les unit qui font l’intérêt de tout ça. C’est l’espace, le vide et toutes les choses vraiment importantes que les gens n’y disent pas qui en font la richesse. La vraie façon d’apprécier ces réseaux, c’est de lire entre les lignes. Et à l’inverse, les gens que j’y apprécie le plus sont ceux qui savent y lire entre les lignes. Les stress invisibles, les émotions, les pauses, les silences, toutes ces choses que personne ne partage directement. Ces choses qui habitent et qui rendent beaux et puissants dans la peine, comme dans la joie.