La semaine dernière, lors de cette table ronde sur le commerce électronique, Stéphane Gauvin m’a présenté avec une (trop) longue biographie où je m’étais amusé à inclure le terme «croissance tranquille» pour décrire le plan d’affaires d’iXmédia, point qu’il a souligné comme un concept intéressant (il n’a pas osé dire «curieux»!).
Je suis persévérant dans ce concept, il m’a toujours bien servi. Il m’amuse par les réactions qu’il provoque. Les tentatives de profiter d’opportunités de croissances rapides furent, pour moi, décevantes et coûteuses. Donc, on construit par petit pas, une brique à la fois, autour d’un noyau solide, se fiant à notre instinct, notre intelligence et notre entourage.
Ça donne une croissance moins «excitante» aux yeux de certains, parfois même associée à un manque d’ambition. Pourtant ça donne surtout des obsessions différentes pour la solidité flexible, l’instinct réfléchi et la rationalité émotive. Tous des concepts encore plus contradictoires et surprenants, mais O combien appréciables en affaires. Parce que dans «le monde des affaires» (whatever that is!), tout est noir et blanc en même temps. Sinon, ça serait trop simple.
Heureux de voir que des sages reconnaissent maintenant la croissance tranquille comme un modèle pour notre nouvelle (?!) réalité économique. 🙂
Beaucoup de questions cette semaine concernant les opportunités de croissance du Septentrion, et voilà que tu mets un concept sur ma vision : croissance tranquille. Merci !
Un concept qui me sert bien par temps de tempête…
Bon, après avoir été le Jason Fried du Québec, tu deviens le Umair Haque? Évidemment, quand je commence à tripper sur les idées de quelqu’un, faut pas juste que tu le lise aussi, faut que tu ai déjà pensé avant lui à ce qu’il écrit!! 😉
Je crois au contraire que les sages ne le sont pas tant que ça. Les économistes des banques centrales ont toujours combattu les mouvements trop rapides de croissance ou de décroissance (en utilisant les taux d’intérêts)… l’histoire a prouvé à plusieurs reprises qu’un boom économique entraine généralement une correction. Certains l’ont oublié. L’économiste en toi s’en souvient!
L’épinette qui grandit tranquillement à les fibres serrées et le coeur dur. Dans une entreprise de service comme la tienne, je crois qu’il est sage d’adopter la croissance tranquille. Les constructeurs qui travaillent avec mon père disent tous préférer construire une maison de moins qu’une maison de trop dans leur année.
Pour tranquiliser la décroissance, j’aimerais bien pouvoir mettre un ordre stop sur les fonds exécuté immédiatement et pas un jour après. Mais je pense que la dépression a quand même pas mal été tranquilisée par rapport à 1929, pour le moment du moins. Croissance rapide, décroissance lente, un peu comme le modèle de la vie animale, c’est peut-être encore le plus cool.
CFD,
j’ai la même réaction quand je dis à d’autres entrepreneurs que notre objectif est de demeurer le plus petit possible! Nous sommes 13 au groupe Dancause (2 chez Grisvert) et nous faisons tout ce qui est possible pour ne pas dépasser 15! Ça nous amène à travailler sur la qualité des mandats et sur le niveau de fun qu’ils nous procurent. Ça nous éloigne aussi de toute les préoccupations administratives qui apparaissent lorsqu’on dépasse 20 personnes…
bref, voir les choses de cette façon déplace le focus, ouvre vers d’autres valeurs et objectifs.
A+
p.
la « coissance tranquille » j’aime bien
Jacques Séguala avait créé le slogan « force tranquille » pour une campagne présidentielle en France il y a 30 ans.
Je suis tellement, mais tellement d’accord avec toi! Excellent billet!
J’ai toujours parlé de développement ou de croissance organique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance_organique). Je crois que je vais te voler ton expression à l’avenir, une croissance tranquille, c’est mieux organisé qu’une croissance organique 🙂
La « croissance tranquille » ça choque plus les puristes qui associent croissances à agressivité. Ça les laisse habituellement étrangement perplexe que la tranquillité puissent être associée à la croissance.
Même avec les végétaux, on est rendu qu’on n’aime pas la croissance tranquille… On « booste » les légumes avec des trucs pour que ça aille plus gros, plus vite, etc. Mais il y a une limite à tirer sur la tige pour que ça pousse plus vite. Un élastique a ses limites d’élasticité. Un système a ses limites de grandeurs ou de grosseurs… Une croissance a ses limites de rapidité ou d’ampleur de croissance…
Alors vive la croisance tranquille !
Qui disait « petit train va loin » ? 😉
Quand j’étais dans les Maritimes j’ai fait la connaissance des gars de Silverorange, dont la devise est « get rich slow ». M’est avis qu’ils y arrivent admirablement!