Fidèle à cette étrange réputation d’early adopter (Newton, 3 août 1993, Boston), j’ai fait 10 heures de route ensoleillée jusqu’à Portland, Maine (élu officiellement plus proche Apple Store américain de Québec).
J’avais pris soin de réserver il y a deux semaines à Boston et à Portland, ne sachant pas trop quels seraient mes plans pour ce samedi Pascal. Je suis arrivé à Portland à 9h30, nous étions une vingtaine dans la file des réservations (la file des non-réservations était beaucoup plus longue). Accueil cordial (on vient vous chercher dans la file, on se présente, on nous demande si on est excité (non, du tout…)). Avec notre prénom (y’a quand même pas beaucoup de Carl-Frédéric) on retrouve votre réservation, puis elle scan votre carte de crédit dans son iPod, puis trois minutes plus tard, vous sortez de là avec deux iPad, un étui et un dock. Juste pour la postérité (et pour m’assurer que personne ne conteste le fait que je suis LE premier) la facture dit 9h57.
Première constatation à même le Apple Store, c’est rapide. C’est séduisant, comme Apple sait le faire.
Unboxing dans l’auto. Démarrage avec le MacBook, car il faut le synchroniser avec iTunes au départ. Premier constat, ça prend un compte Apple US pour télécharger certaines applications (iBook, Pages, Numbers, Keynote). Par chance, j’en ai un. (Pour avoir un compte US sans carte de crédit américaine, ça prend simplement une carte cadeau américaine, ça permet de télécharger/acheter tout ce qu’Apple vend seulement aux USA.) Deuxième constat, pour avoir du fun, ça prend du wifi. Le vieux-port de Portland se chargera de ça, et du diner, et de la bière, et du soleil. Lire les nouvelles à la table d’un café, sur un iPad, ça c’est cool. Journée superbe.
Retour à travers le Maine, là où les motocyclistes respectent les limites de vitesse, mais ne portent pas de casque. Constat: les douaniers doivent trouver ça suspect les gens qui font des aller-retour dans la même journée en déclarant tout ce qu’ils achètent. Fouille de l’auto à l’aller, fouille de l’auto au retour.
À date, j’ai mal aux index. Premières impressions: c’est beau et magique (le touch, la navigation (particulièrement Google Maps), la lecture du web), c’est plus lourd que je pensais (parfois un peu trop pour être confortable) et l’étui d’Apple est un peu déplaisant (je vais peut-être craquer pour un Vaja!). Les reflets et le gras des doigts dans l’écran (tout le monde sait que j’ai les doigts naturellement gras) ne sont pas toujours évidents.
Principal défaut: il y a encore beaucoup à faire côté applications et interfaces web. Beaucoup de sites sont plus intéressants à lire sur l’iPad, mais leurs boutons sont trop petits ou trop loin des bords de l’écran (on tient l’iPad par les côtés). Comme on a vu des sites adaptés pour l’iPhone, on verra sûrement des sites adaptés pour l’iPad. Déçu des éditeurs américains (NY Times, Times, WSJ, etc.) qui voient dans l’iPad des moyens de préserver un modèle d’affaires qui n’existent plus. Déçu aussi du prix élevés de certaines applications. Hâte de l’essayer avec un vrai clavier, parce que le clavier à l’écran (particulièrement le Canadien-Français) n’est pas évident à utiliser. Les principaux défauts sont donc des choses qui auront le temps de changer dans les prochaines semaines. Beaucoup de ces choses sont déplaisantes simplement parce qu’on utilise la chose dans de nouveaux contextes que peu de gens ont eu l’occasion de tester sur le terrain.
Aujourd’hui: on test l’iPad avec ma mère. La suite de mes impressions ce soir ou demain.